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Les derniers résultats de l'ObsCat en résumé
Les derniers résultats du suivi régulier de l’ObsCat ont été publié sur le site, en voici une synthèse (source : BRGM et Aurca).
Pour cette 7ème année de suivi, entre avril 2019 et décembre 2020, 19 évènements météo-marins ont touché le littoral roussillonnais. Ces évènements significatifs se caractérisent par une hauteur de houle au large supérieure à 2,5 mètres (données Candhis).
En lien avec cette agitation, sur les 16 secteurs suivis par topo-bathymétrie, 14 présentent un bilan sédimentaire positif. Seuls 2 présentent un bilan sédimentaire global négatif : Leucate-plage et l’embouchure de l’Agly. Toutefois la majorité des sites étudiés montrent un bilan sédimentaire négatif pour les plages émergées. C’est-à-dire que du sable s’est détaché de la plage émergée, celle nous fréquentons au quotidien, pour se retrouver dans les fonds marins ou sur la dune.
Entre 2014 et 2020, les secteurs compris entre Saint-Cyprien et Argelès montrent un bilan positif pour la partie immergée. Mais les plages émergées présentent toutes un bilan négatif à l’exception de celle du Racou qui est stable. Cette situation dénote par rapport aux images de tempête bien connues au Racou. Cela s'explique par une différence d'évolution de la partie Sud du Racou par rapport à la partie nord. Ces deux parties s'équilibrent l'une par rapport à l'autre selon les conditions météo-marines. Actuellement l'épaisseur de sédiment du nord de la plage est beaucoup plus importante que celle présente au Sud de la plage, en érosion.
L’analyse à l’échelle de plusieurs année, entre 2013 et 2020 met en évidence 4 secteurs pour leur tendance nettement érosive :
- Leucate Plage : faible érosion sur la plage émergée, très modérée sur la plage immergée ;
- Embouchure de l'Agly ;
- Saint-Cyprien Centre, plage émergée et plage immergée ;
- Embouchure du Tech (partie émergée majoritairement).
Les sites de Torreilles et de Canet Nord apparaissent en accrétion (accumulation de sable), car leur bilan en mer est nettement positif. Ils sont toutefois considérés comme sensibles du fait des fortes érosions qu’ils subissent fréquemment sur la plage émergée. Le site de Leucate village naturiste reste sensible malgré un bilan plutôt stable. Mais la plage est de largeur très réduite. Elle peine à se maintenir au niveau des enrochements de haut de plage des résidences Oasis et Aphrodite (photos ci-dessous).
La tempête Gloria a été marquante sur le plan de la crue concomitante qui a fortement touché les bassins versants de l’Agly, de la Têt et du Tech. Elle n’a pour autant pas généré d'érosion directe sur les cordons dunaires ou sur la submersion, contrairement à celle de mars 2018. Mais elle a cependant pesé fortement sur les évolutions morpho sédimentaires hivernales de beaucoup des secteurs suivis.
Les dunes sont également étudiées. L'état de conservation de l'habitat "dune fixée" est important, c'est milieu naturel le plus éloigné de la plage, que l'on appelle également "dune grise" pour sa couleur. Cet habitat est particulièrement développé en Roussillon car les grains de sable sont plus grossiers et donc moins mobiles qu'ailleurs en Occitanie. Son état de conservation tend à régresser depuis 2018 sur l'ensemble des axes suivis. En 2021, les axes de suivi les mieux conservés, tous habitats confondus, étaient ceux du lido de Canet et des Capellans à Saint-Cyprien. D'après les mesures de relief dunaire, le lido de Canet se maintient en bon état morphologique. Le front dunaire est cependant souvent mis à mal par la fréquentation estivale. Pour y palier, un entretien plus régulier de la mise en défens est à prévoir.
Les espèces présentes sur les sites étudiés a tendance à stagner depuis 2014, c'est également le cas pour le recouvrement végétal, c'est à dire la part de dune occupée par de la végétation. Sur certains sites comme à Sainte-Marie nord les plantes invasives ont tendance à progresser.
Des préconisations de gestion sont présentées en fiches de synthèse pour chaque sous-cellule sédimentaire du Roussillon. Elles s'adressent aux collectivités de la côte sableuse catalane, gestionnaires des milieux littoraux :
- Les actions de gestion de la fréquentation doivent être poursuivies afin d’assurer la cicatrisation du milieu, la dune étant toujours la première protection souple face aux submersions marines (partout).
- Des ouvrages de piégeage sableux pour restaurer les dunes permettraient de recréer une continuité naturelle (exemple entre Saint-Cyprien et Canet).
- Il faut traiter les brèches dans les cordons dunaires (Canet Sud par exemple).
- Des actions de sensibilisation sur le nettoyage de plage, les zones de nidification ou les espèces invasives sembleraient pertinentes (partout).
- Les secteurs les plus sensibles à l'érosion doivent faire l’objet d’aménagements dans le cadre d'une gestion globale (Canet Nord du port par exemple).
- Le rôle et la pertinence de certains ouvrages lourds sont à étudier (Bourdigou par exemple).
- Il faut éviter de remanier les plages par la constitution d’amas sableux en haut de plage ou par excavation et reprofilage de plage à l’automne. Ces opérations affaiblissent le système.
- L’action d’investissement des communes et intercommunalités en matière de gestion des espaces naturels littoraux nécessite aujourd’hui d’être complétée par des moyens humains pour l’entretien et la coordination des actions entre services.